Le Crabe-Tambour

 

Un film de Pierre Schoendoerffer

 

 

Avec Jean Rochefort, Jacques Perrin, Claude Rich, Jacques Dufilho, Aurore Clément

 

Le Crabe-Tambour est adapté du livre de son réalisateur, Pierre Schoendoerffer.

 

Schoendoerffer, très marqué par ses années de guerre en Indochine, où il fut captif, et ayant bourlingué sur les conflits mondiaux, possède en lui une richesse d’histoires de guerre infinie.

 

Avec Le Crabe-Tambour, le réalisateur français signait un film d’une grande dimension humaine et philosophique.

 

Ce film raconte l’histoire d’un navire français croisant au large de Terre Neuve, et de ses hommes, un capitaine malade, un médecin chargé de le surveiller et le faire tenir jusqu’au retour du bateau à Lorient. Sur l’océan déchaîné, ils vont évoquer ensemble le souvenir d’un camarade de la guerre d’Indochine, surnommé le Crabe-Tambour.

 

Il est important de souligner que ce qui fait la richesse première de ce film ce sont d’abord ces comédiens. Rochefort, Perrin, Rich et Dufilho sont réellement excellents et face aux éléments et aux événements, leur sérénité et leurs souvenirs, la manière d’évoquer cet homme, le Crabe-Tambour, l’émotion emmène tout sur son passage.

 

C’est un film d’hommes, qui brasse des thèmes aussi divers que l’amitié, l’engagement, le dévouement, le sacrifice, la mort. Un film que l’on peut regarder plusieurs fois et toujours découvrir de nouvelles choses, saisir le sens d’une phrase, d’un mot différemment.

 

Inéluctablement, alors que la glace est brisée par la proue du navire, que le clairon résonne, les hommes vieillissent et se racontent ces histoires de guerre, sous le soleil ou la pluie de l’Indochine, et cet homme qu’ils rencontrèrent, l’énigmatique crabe-tambour.

 

Je ne vous révélerai pas ici l’explication du titre, ni le mystère du crabe-tambour. Le film est une découverte, un voyage auquel il faut s’abandonner.

 

Schoendoerffer nous montre une fois de plus son talent pour les grandes histoires, ces histoires de guerre, d’hommes, le sens aiguisé du cadre, à travers les magnifiques plans larges ou les plans serrés. Il saisit les regards de ces hommes, n’hésite pas à poser sa caméra et laisser défiler sous nos yeux la glace qui se brise au fur et à mesure que le bateau avance.

 

Le retour au port d’attache, Lorient, est le point culminant du film, qui témoigne du brio de la mise en scène.

 

Le Crabe-Tambour est un grand film à dimension humaine, et on ne peut que regretter que Schoendoerffer ne nous gratifie pas de son immense talent plus régulièrement (il n’a tourné que sporadiquement pour le cinéma) tant on reste ébloui et ébahi devant la qualité de ses films.

 

Pour percer le mystère du Crabe-Tambour, découvrez ce grand film.

 

 

Arnaud Meunier

15/08/2005